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Finalement le mois de juillet n’est pas propice à la publicité pour l’utilisation de l’énergie nucléaire.
En 2006, il y avait eu un accident majeur en Suède, cette fois le 16 juillet 2007, c’est au japon.
Comme par hasard, nos médias nationaux lors de cette période estivale ont non seulement pris le soin d’éviter de trop en parler, mais ont surtout fait en sorte de ne pas suivre les différentes péripéties de cet évènement.
D’ailleurs, à quoi bon ?
De toute façon on nous répète à longueur de journée que le nucléaire est une énergie propre, la seule alternative possible à l’augmentation inéluctable des gaz à effet de serre.
Et puis, certains ne manqueront pas de nous rappeler que :
« le risque zéro n’existe pas ! » S’il n’existe pas, ne cherchons pas à éviter l’accident à tout prix. Nous dépenserions de l’énergie, du temps et de l’argent inutilement.
Nous finirons par en subir un d’accident. Puisqu’on vous dit que le risque zéro n’existe pas !
C’est vrai qu’en France, nous avons d’autres chats à fouetter. Le gouvernement doit vendre à la population un pseudo nouveau réacteur nucléaire, seulement utile à nos voisins car la France produit déjà assez d’électricité pour sa propre consommation. Et ironie du sort, Ce réacteur EPR est d’une technologie déjà dépassée, [1] alors qu’il n’est pas encore sorti de terre. Déjà vrai en 2006 sous Raffarin, ça l’est encore plus en 2007 sous le gouvernement Fillon. Sans compter les vices de procédures : de nombreuses associations attaquent devant les tribunaux le permis de construire de l’EPR.
Cela n’est vraiment pas le moment de parler de risque nucléaire. D’autant plus qu’AREVA est aussi le constructeur de la centrale Kashiwazaki-Kariwa.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, qui connait l’ampleur des dégâts matériels dans la centrale de Kashiwazaki-Kariwa ?
Qui sait le niveau exact de radiation encaissé par les populations, l’environnement ?
Qui sait l’importance des mensonges proférés par l’entreprise TEPCO ? [2]
Le SCERAO-CFDT, Syndicat composé de 8 branches professionnelles, dont la branche des industries électriques et gazières [3] dénonce cet accident majeur.
Nous invitons les internautes, à suivre les différents liens que nous avons semés dans la rédaction de cet article.
Kashiwazaki-Kariwa avec ses 7 réacteurs, est l’une des plus grosses centrale au monde 8,2 Giga Watt (les spécialistes apprécieront) .
Elle est située dans une région où les séismes sont assez fréquents et souvent violents. C’est pourquoi, au japon toutes ces industries sont aux normes para-sismiques. Les japonais ne sont pas des amateurs concernant ces risques naturels. Pourtant, après l’annonce de cet accident, nous apprenons que cette centrale est juste au dessus d’une faille !
Des ingénieurs japonais de très haut niveau, spécialistes d’une technologie les plus dangereuses de l’humanité, dans un pays secoué par de nombreux tremblement de terre, ont posé la plus grosse centrale du monde sur une faille sismique... C’est proprement ahurissant !
Souhaitons que nos concitoyens soient moins crédules désormais, quand il est proclamé que : « l’enfouissement des déchets radioactifs ne comportent aucun risque » d’après les spécialistes.
Les premiers rapports officiels de TEPCO font état d’une légère fuite radiocative mais pas de quoi s’affoler.
Pourtant, pourtant le 18 juillet, les responsables de TEPCO déclarent une radioactivité de 90000 becquerels au lieu des 60000 annoncés au départ. « Il y a eu une erreur dans le calcul de la radioactivité de l’eau qui s’est échappée dans la mer, mais la radioactivité corrigée reste sous la limite légale et n’affecte pas l’environnement »
Et nous sommes priés de les croire... Comme il fallait croire en avril 1986 nos autorités française, dont M SARKOZY faisait partie à l’époque, selon lesquelles « le nuage de Tchernobyl n’avait heureusement pas franchi nos frontières. » Les époques sont différentes, les régions aussi, les mensonges sont identiques !
Pourquoi devons nous être suspicieux au sujet des déclarations de TEPCO ?
Malheureusement, l’expérience nous prouve qu’en matière d’informations sur les accidents nucléaires, les populations ne sont jamais informées de façon claire, honnête et indépendante car ces informations sont trop souvent filtrées par les industriels concernés :
Accident de Tokai-mura, en septembre 1999 plus de détails ici sur libération ici
accident nucléaire de Mihama, août 2004
accident de Forsmark, juillet 2006
Au grès de ces témoignages, nous constatons une bien faible rigueur et force de coercition de la part des autorités de contrôle et notamment de l’AIEA [4]
Nous sommes inquiets à plus d’un titre ! Le contrôle par les citoyens était déjà difficile avec l’état Français comme actionnaire principal d’une entreprise comme EDF. Mais, le jeux démocratique, les alternances politiques, permettaient quand même, une certaine transparence.
Quand sera-t-il lorsque EDF et son parc nucléaire tomberont dans les mains d’investisseurs internationaux, dont le seul maitre est l’argent et le profit ?
Le gouvernement vient d’offrir à un pays la Libye, la technologie nucléaire ! Jusqu’à plus ample information, ce pays n’est pas un modèle de démocratie. Comment serons nous informés des différents dysfonctionnements qui vont immanquablement se produire lors de l’exploitation ?
[1] l’EPR est un réacteur de troisième génération seulement (n’en déplaise au Président de notre république) si nous souhaitions par cette mise en chantier réaliser un bon en avant technologique, il faudrait étudier un réacteur EPR, mais de quatrième génération.
[2] Tokyo Electric Power Co
[3] EDF-GDF
[4] Agence internationale de l’énergie atomique
[5] centre nationnal de retraitement des déchets nucléaires